Imagine un rayon de lumière qui part de ton nombril.
Sens ce rayon d’énergie qui chauffe ton ventre et monte vers le plafond.
Laisse-toi guider par ma voix.
Là, je suis là, à côté de toi, et je ne te quitte pas.
Tout va bien.
Laisse ton esprit se détacher de ton corps.
Comme un papillon se libérant de son enveloppe de chenille.
Imagine-le, ça suffit.
Tu n’as pas à avoir peur, il ne s’agit pas d’un vrai décollage, mais d’une simple escapade de l’esprit.
Tu restes quoi qu’il arrive « le maître de ce livre », et donc de tout ce qui pourrait s’y passer.
Strictement de tout.
Quand ce sera fini, tu te souviendras de chaque instant. Il n’y a rien de grave dans ce voyage.
Nous sommes juste deux copains en balade.
Tu me suis ?
Alors viens, mon lecteur.
Sens ton esprit doucement s’affranchir de ton corps.
Regarde-toi de l’extérieur.
Regarde le type qui lit un livre :
C’est toi.
Et l’autre qui le regarde :
C’est aussi toi.
C’est ça le vrai détachement.
Quant on s’observe de l’intérieur.
Dégage-toi complètement de celui qui lit.
Deviens un esprit léger, transparent, immatériel.
Viens.
Agrippe-toi au rayon de lumière qui part de ton ventre.
Ce sera notre ascenseur.
Tu montes le long de ce rayon.
Bravo.
Tu vois, ce n’est pas plus compliqué que ça.
Ton esprit est tellement puissant qu’il peut se permettre d’accomplir beaucoup de choses auxquelles tu n’aurait pas pensé.
Extrait de "Le Livre du Voyage" de Bernard Werber